Cameroun: Le PMEAA annonce la fin des PME-Malettes
Financement
Cameroun : Le PMEAA annonce la fin des PME-Mallettes
Le programme d’appui aux petites et moyennes entreprises agricoles et agroalimentaires (PMEAA) a mis en place un système de financement imparable contre les petites et moyennes entreprises (PME) sans siège et sans activité réelle encore appelées «PME-mallette».
Le processus de financement des petites et moyennes entreprises agricoles et agroalimentaires mis en place au Cameroun comporte quatre filtres. L’objectif est de soutenir des projets bancables. Le business plan proposé doit être fiable et susceptible de rentabiliser l’investissement consenti. Les entrepreneurs sont donc formés à la conception de cet outil essentiel. Ensuite selon l’objet du projet, prenons par exemple la production ou la commercialisation, ils vont s’inscrire à des ateliers de formation programmés et exécutés par le PMEAA. La phase financement n’intervient qu’après le renforcement des capacités.
Le système mis en place octroie des crédits aux PME par le biais des établissements de microfinance (EMF) agréés par le programme. Ces EMF vont au préalablement être sensibilisés à la création de services financiers adaptés à ce secteur d’activité. Lorsque le crédit est octroyé, il est remboursable à 100%, à un taux bonifié et avec un échéancier de moyen et long terme. L’Etat à travers le PMEAA n’intervient que dans sa composition. Il supporte 50% du prêt, l’EMF prend en charge 40% et l’entrepreneur apporte les 10% restants. Le critère d’allocation du crédit reste la pertinence du projet proposé.
Pour éviter l’intrusion des PME-mallettes dans ce processus d’appui, le PMEAA a prévu quatre filtres. Le premier se situe au niveau de la sélection. Elle est faite par une commission du PMEAA dont les membres s’assurent que la PME existe et fonctionne depuis plusieurs années. Ses cadres accompagnent l’entreprise tout au long du processus. Ensuite, il faut qu’elle participe aux ateliers de formation pour labéliser ses produits et les mettre aux normes du marché. Puis elle doit accepter de se faire accompagner par un expert en appui-conseil qui est pris en charge par le programme. Enfin, elle doit satisfaire à toutes les garanties exigées par l’EMF.
La microfinance qui veut sécuriser ses fonds dispose déjà d’un arsenal de suivi et de contrôle qui ne permettra pas à des PME fantômes de passer entre les mailles du filet.
Ruben Etienne
Journaliste/Agric-infos