Cameroun: Le projet d'amélioration de la compétitivité des marchés agricoles (PIDMA) révèle des chiffres qui donnent le tournis

Developpement durable

Cameroun: Le Projet d’amélioration de la compétitivité des marchés agricoles (PIDMA) révèle Des chiffres qui donnent le tournis

 Le PIDMA n’est plus un projet d’amélioration de la compétitivité des marchés agricoles. Si l’on s’en tient à son rapport d’activités 2015, c’est un programme de développement transversal qui embrasse tout : la réhabilitation des routes, la création de points d’eau, le financement des services déconcentrés et bien d’autres activités. On aimerait mieux le voir dans son rôle. 

Lors de la présentation de ses activités pour la période 2015, Ngué Bissa, le coordonnateur national du projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (PIDMA) a sorti de sa mallette des chiffres qui vous donnent le tournis. 62 sociétés coopératives ont été identifiées dont 29 seulement avaient un business plan conçu selon les règles. 33 projets ont été retenus pour bénéficier des subventions du projet. Le coût de financement de cet accompagnement s’élève à 3,5 milliards FCFA. 

L’investissement ainsi concédé va permettre de développer une production intensive des denrées agricoles ciblées qui sont ensuite injectées dans le circuit de commercialisation mis en place par le PIDMA. Trois filières sont concernées: le sorgho, le maïs, et le manioc. Les produits à commercialiser sont semi-transformés. Il y a le sorgho grain préalablement nettoyé, l’amidon et le maïs séché.

En 2016, le PIDMA compte aménager 11 points d’eau dans 6 localités pilotes. Il va construire 07 entrepôts communautaires dans 6 chefs lieux différents dont Yaoundé, Batchenga, Douala, Bamenda, N’Gaoundéré, Garoua et Maroua. Il va réhabiliter 07 fermes semencières gérées par le MINADER.

Il va accompagner les stations de recherche de l’IRAD. Il prévoit de réhabiliter 250 kms de pistes rurales et bien d'autres actions du même genre pour un budget d’investissement de 15,5 milliards FCFA. Le comité de pilotage (Copil) lui a pourtant donné quitus pour engager toutes ces opérations. Mais au regard de ces chiffres et des activités programmées qui n’ont choquées personne parmi les membres du Copil, certains observateurs sont perplexes. On peut en effet se demander si la composante Appui au système de production et Diffusion des semences n’a pas finalement absorbé la composante Production, Transformation et Commercialisation.

Dans les champs, les agriculteurs qui attendent de voir enfin le PIDMA prendre pied dans la commercialisation sont désemparés. Ils aimeraient davantage le voir dans sa mission prioritaire qui est l’encadrement des coopératives pour plus de compétitivité sur les marchés des denrées agricoles. On comprend mal qu’il se substitue au ministère de l’agriculture, à celui de la recherche scientifique ou encore au ministère des travaux publics. Dans le cadre de l’œuvre commune de développement durable, chacun doit rester dans son rôle.

Ruben Etienne

Journaliste/Agric-infos

PIDMA - Le projet d’investissement et de développement des marches agricoles