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économie rurale
23 octobre 2016

Cameroun: le whisky en sachet est desormais prohibé

 Le Cameroun a interdit la production et la commercialisation du whisky en sachet mais les habitudes ont la peau dureUne usine de production de vins et liqueurs (c) Ruben Etienne-Agricnews

 Devant la difficulté de saisir tous les whiskies qui circulent dans les rues en villes et en campagne, le ministre des industries et du développement technologique a sommé les producteurs d’arrêter toutes les chaines de production de la boisson incriminée. Délai de rigueur le 15 septembre. 

 Au Cameroun, le whisky a cessé depuis longtemps d’être la boisson des privilégiés. Les innovations industrielles ont permis de mettre sur le marché des formulations simples, vendues dans des emballages plastiques au prix modique de 100 FCFA. On est bien loin des 7000 FCFA que l’on vous réclame pour un « Grants » ou un « Johnny Walker » de 65cl. Aujourd’hui, les amateurs de cette boisson forte s’approvisionnent à tous les coins de rue. D’ailleurs son prix modeste est son réel atout. Le problème, c’est que vous pouvez en consommer une dizaine sans vous en apercevoir. Seule votre allure titubante et des paroles incohérentes indiqueront à vos proches que vous êtes ivres.

On connait des paysans, des conducteurs de mototaxis ou « bensikineurs, des barmen et bien d’autres qui en sont morts. Les consommateurs de cette liqueur se recrutent dans toutes les couches de la société. Avant la diffusion de ce whisky desormais prohibé, il existait dejà des boissons fortes faites à base de maïs comme le « fo-fo » ou le « harky » ou encore le « bili-bili » que les ressortissants du Nord du pays affectionnent tout particulièrement. Toutes ces boissons contiennent un taux d’alcool élevé. De l’avis des médecins, elles sont dangereuses pour l’organisme. Elles constituent donc un problème de santé public.roite

le ministre camerounais de la santé, M Mama Fouda,  justifie ainsi sa signature sur le décret interdisant sa vente. Son homologue du commerce et celui du développement industriel et technologique sont expressément chargés d’implémenter cette prohibition auprès des operateurs de ce secteur.  Il leur a été instamment demandé de muter leur production vers une mise en bouteille réglementaire. La date butoir préalablement fixée au 15 septembre a été repoussée au 20 septembre mais les industriels n’en démordent pas. Ils ont porté l’affaire en justice et réclament l’annulation pure et simple de l’arrêté conjoint. Les négociations entre toutes les parties se poursuivent au nom de la paix sociale et de la tolérance administrative.

La démocratie mène à tout. Dans certains pays, des corporations s’organisent et marchent dans la rue pour s’opposer à une loi. Au Cameroun, des hommes d’affaires ont déposé plainte contre leur Etat pour exiger l’annulation pure et simple d’un arrêté qui protège le consommateur. Toute chose restant égale par ailleurs, ils ont des conseillers juridiques et ils savent sur quoi ils comptent. Toutefois, l’histoire nous rappelle qu’en démocratie, nul n’est au-dessus de la loi.

Ruben Etienne / Grand Reporter

Journaliste – Agric-infos

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