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économie rurale
2 janvier 2018

La gestion des risques agricoles, un impératif

Ministre Henri Eyebe Aiyissi au débat sur la gestion des risques agricoles , Yaoundé 7 décembre(c)rubenetienne_0091-

Risques agricoles dans les pays africains

Les émeutes de la faim de 2008 interpellent les gouvernements

 La plupart des pays africains ont vécu les « émeutes de la faim en 2008 ». Les populations dans les grandes villes étaient descendues en masse dans la rue, à Douala, Dakar, Abidjan ou Libreville pour crier leur faim. Dans cet environnement, certains gouvernements ont promptement réagi en important du riz, et encore plus de riz et de blé pour répondre à la demande locale. C’est un paradoxe dans des pays agricoles.

 Cette solution de facilité a grevé le budget de ces Etats, les poussant de plus en plus vers l’improvisation. En Afrique de l’Ouest, la dépendance des populations pour le riz avait atteint des sommets faramineux.  On peut aussi regretter des pertes en termes de devises pour l’achat de cargaisons entières de denrées alimentaires. En Afrique centrale, la balance commerciale est également déficitaire en termes d’importation et d’exportation de denrées alimentaires. Cette crise a été le facteur déclencheur de la prise de conscience des chefs d’Etat de l’Union Africaine au sommet de Maputo en 2012.  Dans ce contexte, la gestion des risques agricoles s'est placée au cœur du programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine. Elle permet de créer la résilience et c’est à travers celle-ci que les chaines de valeurs dans les secteurs agriculture, élevage et forêt peuvent également se développer. 

Les acteurs les plus concernés, ce sont les petits producteurs. Pour accroitre leur resilience face aux risques agricoles, il faut les former et surtout les doter d’outils susceptibles de faciliter leur prise en charge. Des stratégies pour réduire le choc des risques et favoriser leur connexion vers les marchés doivent être trouvées. Ils doivent pouvoir programmer le moment le plus opportun pour la vente en tenant compte de la volatilité des prix, des risques de sécheresse ou des inondations mais aussi du risque sécuritaire qui perdure en Afrique centrale. La solution pour tous ces producteurs, c’est donc la formation. L’autre alternative, c’est la diversification, en ayant un regard sur les cours des productions agricoles, sur le marché. Il s’agit d’une évolution d’ensemble. Tous les acteurs de la chaine des valeurs doivent s’adapter pour améliorer leur productivité et s’arrimer aux systèmes d’information existants. Le développement des systèmes d’informations prend ici toute sa valeur. Il situe les producteurs dans de bonnes perspectives de vente.   

Les gouvernements africains sont donc appelés à mettre en place des politiques agricoles incitatives, dans lesquelles les divers acteurs vont pouvoirs opérer en bonne connaissance du risque réglementaire. Elles doivent être cohérentes et concertées car la gestion des risques agricoles a une dimension transversale qui intègre les ministères de l’agriculture, élevage et forêt, le ministère des Finances, des transports, de la protection sociale, du Développement durable, de la recherche et du commerce. Cette concertation interministérielle est un atout pour nos pays.

Ruben Etienne - journaliste Agric-infos

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