Pertes agricoles : les producteurs montent au créneau

Face aux pertes agricoles, les acteurs se lâchent

Voici ce que les professionnels du développement en zones rurales attendent de l’Etat du cameroun

Propos recueillis par Ruben Etienne, mis en forme par Florence Esther

Karine Lagarde, consultante PARM : « l’Etat a un rôle de vulgarisation et de conseil agricole. Si ses conseillers ne maîtrisent pas les risques et les défis  relatifs au warrantage, ce serait dommage. Il faut que tous ceux qui s’approchent des producteurs aient eux-mêmes la maitrise pour les transférer. Il faut cesser de faire venir les gens de l’étranger. Il est donc important que le Cameroun crée la masse critique de personnes capables de développer un nouveau système de bancarisation ».

 Tobie Manga, Point Focal PDDAA : « l’Etat a des choix à opérer.Avant de parler warrantage et produits à stocker, il faut déjà produire.L’Etat a donc un rôle important à jouer dans la circulation de l’information. Il doit aussi travailler à étendre davantage le réseau des microfinances en zones rurales.

Kalbassou Daniel, DG Crédit du Sahel : «  L’action de structuration des groupes que le Crédit du Sahel fait actuellement se fait à petite échelle. Il est souhaitable que l’Etat s’implique pour la conduire à grande échelle. Les organisations qui ont été créées ne fonctionnent pas du tout. L’Etat ne contrôle pas le fonctionnement de ces structures. L’autre problème, c’est le financement. La demande est forte et si on doit faire 1000 tonnes, c’est en milliards FCFA que ça se compte. Et là, les structures financières n’ont pas assez de moyens. Cela exige l’accompagnement de l’Etat.

Représentant ONPCC Garoua : « Nous ne pouvons pas produire sans avoir la maîtrise de l’eau. Il va donc falloir l’intervention rapide de l’Etat dans ce domaine. Dans le même temps, il faut moderniser les outils de production».

 Moyenne

Bernard Hien, FIDA Yaoundé : « Pour faire le warrantage, il faut des structures. Il faut des producteurs solides et bien formés. Il s’agit d »une relation d’affaires entre les producteurs et les microfinances. Il faut donc avoir un certain nombre de capacités. Le gouvernement a un dispositif d’appui conseil qui doit s’impliquer maintenant. La question de la durabilité doit être basée sur des institutions nationales.