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économie rurale
29 janvier 2018

Réflexions sur la Gestion durable des Ressources Génétiques Animales en Afrique Centrale

 

mouton, foire de Ngaoundéré(c)rubenetienne_0168

Il faut aller vers une gestion durable

 Il est osé de porter un jugement aussi cinglant sur les systèmes successifs de la gestion durable des ressources génétiques animales au Cameroun depuis les années d’indépendance. Un regard sur les activités antérieures permet de constater que les programmes initiés se sont soldés par l’approfondissement des impacts socio-économiques sur la production, la conservation et la commercialisation. Avant d’explorer les pistes d’amélioration du système de gestion en place, nous vous invitons à feuilleter les acquis dans ce domaine.

 Croisement :

Les expériences diverses de croisement du bétail local avec les races exotiques, notamment les races des régions tempérées n’ont pas toujours eu d’excellents résultats. Très souvent, seuls les indicateurs biologiques de performances ont été privilégiés au détriment des aspects de profitabilité économique.  La principale contrainte dans l’implémentation de la stratégie des croisements est le coût du maintien des génotypes impliqués mais ils sont généralement pris en charge par les pouvoirs publics.

Sélection et dissémination   

Dans la région Afrique centrale, la sélection a été davantage pratiquée sur les espèces domestiques dominantes. Certaines communautés pastorales d’ailleurs continuent les pratiques d’élevage bovin en « race pure ». La sélection a été aussi pratiquée sur les poissons, notamment Oreochromis niloticus, et plus spécifiquement le génotype GIFT (Genetically Improved Farmed Tilapia) dans le cadre d’un programme mondial de WorldFish Center, basé en Malaysie et ayant une agence au Cameroun pour la région. Le tilapia GIFT est assez répandu dans la sous région du bassin du Congo. On peut le remarquer pour le déplorer, l’impact de certaines ONG comme le Heifer International qui en presque 40 ans au Cameroun a introduit et disséminé, et parfois sans analyses objectives suivies du matériel génétique divers : poules (RIR, Dual Purpose Chicken), lapins (New Zealand, Californien), cobayes (Type Ecuador dit « colombien »), porcs (Duroc) et bovins (Friesian Holstein).

 Conservation        

L’Afrique Centrale fait partie des régions dont le niveau d’érosion génétique reste vaguement connu, même par les politiques nationales. Les modes de conservation dans la région sont tous du type in situ. Dans ce cadre, les efforts de conservation visent essentiellement la protection sanitaire et dans une moindre mesure les systèmes de reproduction permettant le maintien de la population.

   Il est temps d’opérer des changements notables dans ce système de gestion des ressources génétiques animales pour plus de durabilité. L’accent doit être mis sur les volets formation et plaidoyer.  La validation nationale d’un cahier de charges pour les programmes d’amélioration génétique futurs permettra la prise en compte des impacts socio-économiques et le renforcement des capacités des acteurs nationaux et régionaux en matière d’analyses des impacts socio-économiques durables.

C’est le seul moyen de mettre un terme aux conséquences des sélections et des disséminations sauvages, entretenues par les uns et les autres et qui ont abouti aux abandons, dilutions et autres pollutions génétiques des races locales pourtant économiquement rentables. C’est cela qu’il faut décrier.

 

Par Dr Meutchieye Felix,

 Secrétaire général de l’association camerounaise de zootechnie.

textes mis en forme par la rédaction d'Agric-infos

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