Evaluation des travaux génétiques sur les races laitières locales au Cameroun
La production laitière reste insuffisante pour répondre à la demande des consommateurs
En considérant l’offre de la production du lait au Cameroun. On peut faire référence aux dates. En 1980, la production par vache plafonnait autour de 3-4 litres par jour pour environ 180 jours de lactation. En 1990, on a eu l’introduction de l’insémination artificielle et des croisements avec des races laitières. La production est montée au delà de 20l par vache et par jour. La moyenne nationale dans le même cheptel était de 14 litres étalée sur une période de lactation de plus de 280 jours. Cette démonstration s’est conclue par l’introduction des nouvelles technologies de transformation et de conservation et par le développement de la commercialisation et des exportations. Les experts se sont particulièrement intéressés aux effets socioéconomiques des impacts de ces améliorations génétiques des vaches laitières sur le marché. Nous en retiendrons trois principalement.
Impacts au niveau des exploitations :
Dans l’ensemble, les programmes d’amélioration mis en œuvre en Afrique Centrale ont permis l’installation d’élevages privés semi- intensifs d’embouche bovine et ovine. Au niveau des exploitations, l’utilisation des produits de croisements réussis ont amélioré les revenus des familles parfois de plus de 100%, selon les statistiques du MINEPIA. Certains types de productions ont nettement amélioré le statut des femmes en leur permettant un meilleur contrôle des ressources issues des élevages. C’est le cas, notamment, de la transformation des laitages et de l’élevage des espèces à cycle court.
Évolution du cadre réglementaire
On peut observer que des conflits de compétences ou d’autorité persistent, surtout avec la poussée des politiciens dans la gestion des organisations. Depuis la Déclaration d’Interlaken (FAO, 2008), les mécanismes de gestion des Ressources Génétiques Animales aussi bien au niveau des pays que dans la sous région ont été harmonisés. La CEBEVHIRA a été mise en place à cet effet par la CEMAC.
Impacts sur la chaine d’approvisionnement
Malgré l’utilisation progressive du matériel génétique amélioré, l’offre reste globalement en dessous des possibilités de la demande de consommation régionale. On assiste donc à une augmentation de la production mais pas assez suffisante pour répondre aux quantités de plus en plus importantes et de meilleure qualité des consommateurs.
On peut le dire, beaucoup reste à faire pour contribuer à la sécurité alimentaire des populations urbaines les plus vulnérables.
Par Dr Meutchieye Felix,
Secrétaire général de l’association camerounaise de zootechnie.
Textes mis en forme par la rédaction d'Agric-infos