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économie rurale
23 juillet 2018

Clin d’œil sur les communes rurales du Cameroun

La commune d’Ombessa, gérée  en toute transparence

Joseph Abedaba, Maire d'Ombessa(c)florenceesther_agric-infos_7990M Adebada Joseph est Maire d’Ombessa depuis octobre 2013. C’est un fervent acteur du développement local depuis plusieurs années. Son entrée à la mairie d’Ombessa, selon ses aveux « est une aventure très controversée». Elu en 2007 comme conseiller municipal, il assume ces fonctions comme intérimaire pendant une année et demi à peine. Il est réélu en 2013.  Le mandat en cours date donc des dernières élections municipales de 2013,  celui-ci, il le conduit dans la sérénité, avec des options bien définies, des stratégies bien assises et choisies et des objectifs précis.

Ruben Etienne : La puissance d’une commune, c’est son budget, son conseil municipal, parlez-nous de votre territoire, quelle est sa surface, quel est son budget, quel type de conseil municipal avez-vous hérité ?

 M Adebada Joseph : « La commune d’Ombessa a une superficie de de 420 000 km2 et une population de près de 40 000 habitants. Le conseil municipal compte 25 conseillers municipaux dont quatre femmes et un exécutif de trois personnes dont le Maire et ses deux adjoints. A ce jour le conseil municipal est réduit à 24 après le décès d’un de ses membres. 

Ruben Etienne : Dans le cadre de ce territoire, est ce que la région compte  des sites pittoresques, un fleuve, des  rivières, une colline,… qu’est-ce qui caractérise le relief d’Ombessa ?

 M Adebada Joseph: « Le relief de la commune d’Ombessa est plat, parsemé de quelques forêts. On peut dire que nous sommes dans une zone intermédiaire entre la forêt et la savane. Nous n’avons pas de montagne mais nous comptons quelques collines, et des vallées.

 Ruben Etienne : Quel est le budget de la commune pour l’exercice en cours ?

 M Adebada Joseph: « Le budget de la commune d’Ombessa est de 287 millions FCFA pour l’exercice en cours. Nous nous battons pour dépasser les 300 millions FCFA.

 Ruben Etienne : La force d’une commune nous-a-t-on dit, c’est sa capacité à mobiliser des ressources financières, de quoi tirez-vous vos ressources ?

 M Adebada Joseph: « Oui, effectivement la force d’une commune, c’est sa capacité à mobiliser ses ressources propres et sur ce point, la commune d’Ombessa a quelques handicaps de telle sorte qu’il nous est difficile de vivre seulement avec nos ressources propres car si par malheur, on venait à nous suspendre les centimes additionnels qui nous sont apportés par le FEICOM. Nous ne pourrions plus fonctionner. Toutefois, nos ressources propres viennent de l’impôt que nous collectons dont l’impôt libératoire et les différentes taxes. Nous n’avons pas la chance de bénéficier de la rente forestière, ni des taxes  liées à l’exploitation de mines. Mais, nous pensons que nous ne sommes pas plus mal lotis que d’autres communes du Cameroun. Nos ressources proviennent en grande partie du marché d’Ombessa. Nous avons un grand marché qui se tient tous les mercredis et c’est un avantage certain. C’est le plus grand marché du Mbam et Inoubou et c’est grâce à lui que nous engrangeons autour de 250 000 FCFA à 300 000 FCFA par semaine. C’est entrées financières permettent le fonctionnement quotidien des services mais elles ne peuvent pas constituer un fonds pour l’investissement.  

 Ruben Etienne : La force d’une commune, c’est aussi sa jeunesse mais  quand nous avons visité les quartiers, on nous a dit que les jeunes se sont évadés vers Yaoundé et vers d’autres cieux, est-ce vrai ?

 M Adebada Joseph: « Oui, effectivement nous avons un problème avec notre jeunesse. Je vais d’ailleurs rencontrer le conseil local de la jeunesse cet après-midi. Il faut reconnaitre que notre jeunesse n’est pas assez mobilisée pour le développement. Certains disent qu’elle est à Yaoundé. En grande partie, c’est le lot de ceux qui cherchent des emplois et ne veulent pas s’adonner à l’agriculture. Par contre, il y a un autre groupe qui pense au développement local, ceux-là ont pris la route du Mbam et Kim, tout-à-côté. Là-bas, ils s’adonnent à l’agriculture, ils achètent des terres et créent de grandes plantations de cacao.

 Ruben Etienne : Quel plan d’actions et quelles stratégies avez-vous mises en place pour encadrer ceux des jeunes qui n’ont pas choisi l’exode rural ?

 M Adebada Joseph: « Je vais vous avouer que je n’ai pas mis en place un plan  précis pour l’encadrement de ces jeunes. J’ai dû faire un choix. Je m’occupe d’abord de la jeunesse scolaire. Je vais prendre quelques exemples. Comme vous le savez, chaque année, le gouvernement octroie aux écoles ce que l’on appelle communément le « paquet minimum ».  Mais ce paquet minimum est destiné aux écoles primaires  publiques. De mon point de vue, je pense que je ne suis pas seulement responsable des jeunes enfants qui vont dans les écoles primaires publiques. Je suis responsable de l’éducation de tous les élèves de la commune d’Ombessa. C’est ainsi que j’ai créé le paquet minimum pour tous les autres établissements qui ne sont pas éligibles au paquet minimum officiel du MINEDUB. Cette dotation s’effectue chaque année, depuis que je suis en place.   

 Ruben Etienne : Avez-vous évalué l’impact de cette action sociale?

M Adebada Joseph: « C’est une action très appréciée des populations. Nous avons reçu des lettres de remerciement. Cela concerne, les lycées, les écoles privées, les maternelles, tous bénéficient chaque année de cette dotation de la commune. La spécificité de cet apport est différente. Ce n’est pas comme dans le cas du MINEDUB où on envoie de l’argent avec une liste de choses bien identifiées à acheter. Moi, je demande à chaque établissement ses besoins. Au vu de cette demande et de l’enveloppe que je dispose, je satisfais une partie des besoins listés par l’établissement.

Ruben Etienne : Si ce n’est pas un secret, le Maire peut-il nous glisser un chiffre?

M Adebada Joseph: « Non, pas du tout, chaque année, je décaisse deux millions et demi FCFA. Mais il y a aussi des actions sociales qui sont menées pour améliorer les services de santé à l’hôpital et les autres établissements de santé sur l’ensemble de la commune.

Ruben Etienne : M. le Maire, le problème de la jeunesse rurale qui elle aussi a besoin d’appui demeure, ces jeunes ont des projets mais ils manquent de financements, que peut faire la commune pour eux, à moyen, à cours ou à long termes?

M Adebada Joseph: « Comme je l’ai dit tout à l’heure, nous n’avons pas encore élaboré une politique précise sur ce sujet. Mais pour le moment, nous faisons des appuis ponctuels vers des groupes de travail organisés. Nous contribuons à l’achat des outils de travail comme des machettes, des houes,.., On m’apporte le devis, je regarde mon enveloppe et je réagis. Je l’ai fait, il y a encore seulement quelques mois. Toutefois, je n’ai pas un service qui suit particulièrement l’installation de jeunes ruraux et je pense qu’il faudra que je le fasse.

Ruben Etienne : M. le Maire, chaque commune a ses secrets, dans chaque ville, il y a des méandres que seul le patron du territoire connait, que peut-on encore découvrir à Ombessa?

M Adebada Joseph : « C’est vrai que nous n’avons pas abordé la commune dans sa diversité….Nous en reparlerons une autre fois. Merci d’avoir permis aux camerounais de jeter un clin d’œil à Ombessa

Ruben Etienne/journaliste agricnews

Mots clés : clin d’œil sur les communes rurales du Cameroun, commune d’Ombessa, Ombessa, Maire, gestion des communes, budget des communes, appuis aux jeunes par les communes, réalités des communes

 

 

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