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économie rurale
10 mars 2019

Cameroun: Pourquoi les coopératives agricoles disparaissent?

producteurs agricoles_bouraka par ombessa_(c)rubenetienne_4

Aucune coopérative ne peut survivre sans un fonds de roulement

 Une évaluation des coopératives existantes dans toutes les filières de l’économie rurale montre que les coopératives sont insuffisamment structurées d’où le faible niveau de compétitivité que l’on observe sur le marché international. La structuration de ces groupements doit être soutenue. On a multiplié les ateliers de renforcement de capacités des principaux acteurs mais force est de constater que la mal-gérance est patente dans tous les secteurs. Comment résoudre cette équation pour réinitialiser le développement d’une agriculture de seconde génération résiliente et durable. Le président de la chambre d’agriculture M. Moussa Koué propose des pistes à explorer au micro de Ruben Etienne.

 

Moussa koué_president_capef(c)rubenetienne_agricnews_88M. Moussa Koué_président_ de la chambre d’agriculture : «   Pour parler simple, je vais prendre un exemple dans la filière cacao. Les coopératives qui exercent dans cette filière doivent être accompagnées par Les différentes administrations qui encadrent cette production. Le ministère du commerce qui est en bout de chaine avec la commercialisation fait déjà beaucoup d’efforts. Mais ces efforts ne sont pas valorisés parce qu’il n’y a pas de synergie avec les structures qui encadrent la production à la base et qui dépendent du ministère de l’agriculture.

On constate que lorsqu’un projet du Minader donne un magasin de stockage et un autre projet avec les mêmes missions, logé au ministère du commerce vient proposer aussi un magasin. Ceci démontre que les responsables de ces deux projets ont fait séparément leur état de lieux des besoins des producteurs qu’ils veulent accompagner. C’est pourquoi j’insiste sur la création d’une plateforme de concertation de toutes les structures qui interviennent dans la relance de la filière café pour identifier le besoin le plus à même de booster la production du groupement. Ça peut être un magasin, ou un séchoir ou encore un fonds de roulement… »

 La simulation faite par M. Moussa est un exemple qui a prise dans le vécu quotidien.  Les observateurs notent en effet que pour la plupart, les projets au développement des filières n’ont pas recours à un fichier central qui recense toutes les coopératives et tous les groupements de producteurs du Cameroun. Il arrive donc que la même coopérative maitrisant très bien la formule de montage des dossiers pour obtenir une subvention, obtienne deux à trois subventions par an, seulement en changeant le nom du groupe ou celui des promoteurs. Il est regrettable de voir que tout-à-côté et dans la même région, d’autres groupes de producteurs n’obtiennent rien.

L’autre facteur qui handicape la structuration des groupes de producteurs c’est le manque de fonds. On le sait, les banques commerciales et les microfinances n’ouvrent que passablement les portes aux agriculteurs. La seule solution qui leur reste alors, c’est la subvention de l’Etat. Or aucun projet ou programme financé par les bailleurs de fonds internationaux : FIDA, Banque Mondial ou autre n’a une composante « Appui au Fonds de Roulement ». Alors pour faire avancer le projet de la coopérative, on triche, tout le monde triche. Pourtant M. Moussa pense que le fonds de roulement doit être inclus dans cette composante au même titre que la composante « Renforcement des capacités », ou «Appui en intrants ».

Moussa koué_president_capef(c)rubenetienne_agricnews_88M. Moussa Koué_président_de la chambre d’agriculture : Je dois dire que c’est l’élément existentiel d’une coopérative. L’existence d’une coopérative interpelle indiscutablement la création d’un fonds de roulement. Une coopérative qui n’a pas de fonds de roulement est vouée à l’échec et à la disparition à court termes.  Elle ne peut pas décoller, elle n’arrivera pas à maturité. Le problème est là. Le producteur qui est membre de la coopérative a puisé dans ses épargnes pour produire. Il récolte, on lui prend ses sacs de produits, cacao, café ou plantain… et on lui demande d’aller attendre le jour du paiement.

      A mon avis, les cours du marché sont connus, on peut donc lui avancer le tiers ou la moitié lorsqu’il vient déposer ses sacs au magasin. A partir de là, il ne peut affronter les autres contraintes de la vie familiale.  Au lieu de cela, on se plaint du coxeur mais il faut reconnaitre que le coxeur vient de manière concrète. Le planteur dit : »  «je veux du pétrole », il lui donne de l’argent pour le pétrole. « Mon enfant va rentrer à l’école » il lui donne la somme nécessaire mais à condition que le planteur lui cède sa récolte le moment venu. Si la coopérative disposait d’un fonds de roulement et réagissait instantanément aux sollicitations de son planteur, le coxeur serait obligé d’aller acheter à la coopérative".

La subvention que l’Etat accorde aux producteurs agricoles doit servir à lever toutes les contraintes du travailleur au lieu d’en créer d’autres. Le fonds de roulement pour ces petits épargnants est une contrainte supplémentaire.

Par Jean Jony / Reporter

agricnews_168___moderniser_l_agriculture___28_Fevrier_2019___CAPEF_M. Moussa Koué, président P.I de la chambre d'agriculture, de pêch, de l'élevage et des forêts du Cameroun scrute les raisons qui handicapent le fonctionnement des sociétés coopératives agricoles.

 

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Commentaires
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Il est juste question de bien structurer les coopératives par un renforcement de capacités accrues. La coopérative est une entreprise qui créée de la richesse et par conséquent les réserves facultatives devraient permettre à l'entreprise de régler les problèmes journaliers en attendant les ventes surtout concernant les coops agricoles comme le qecteurvdu cacao. Point n'est besoin de fonds de roulement si la coopérative est bien géré en respectant les canevards conventionnelle de gestion qui sied aux entreprises coopératives. Le danger de fonds de roulement octroyé serait d'enfreindre au 3 e principe coopératif universel. l'État vient juste pour accompagné, faciliter la commercialisation au travers les canaux classique de distribution. Le coxeur vient affaiblir la force de production, empêche aux coopérateurs de jouir du fruit de son travail, il désorganisé la filière en pratiquant des prix des sujettes ce qui créé plus des animosités dans nos communautés locales. Il faut former les coopératives à la gestion administrative, comptable et financière afin qu'elle puissent mieux s'organiser pour la vente groupée de leur produit.
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