Protection de l’Environnement

A Kribi, les sirènes ne chanteront plus sur des plages dévastées par l’érosion

Le littoral de Kribi fait depuis près d’une décennie face à la pression des agro-industries et à l’urbanisation galopante. La bande côtière de Kribi est au centre de grands enjeux  de la politique de développement économique du gouvernement.

En effet, le Cameroun a inscrit dans son plan de développement SND30, la réalisation de grands projets structurants dans le bassin de Kribi dont le port minéralier, la centrale à gaz, le port en eau profonde qui est la plaque tournante de toute cette activité économique. La mise en service de l’autoroute Kribi-Edéa et Yaoundé-Kribi finit de faire de cette région, naguère  exclusivement touristique, un grand pôle économique.

Malheureusement, cette dynamique économique a entrainé une accélération de l’urbanisation, un boom démographique et l’extension de la ville jusque sur les plages dont les sols sont très fragiles. Le développement incontrôlé de l’habitat et des exploitations industrielles n’est pas sans conséquence sur le littoral Kribien.

 Le Climat

On a tendance aujourd’hui à tout imputer aux effets des changements climatiques. La région de Kribi possède une saison assez sèche courte et une longue saison très humide. Le mois le plus chaud, février a une température moyenne maximale de 32 °C et une température moyenne minimale de 25 °C. Le mois le plus pluvieux est celui de septembre, avec 483 mm de pluie. 27 jours sur 30 au mois de septembre sont pluvieux. En décembre, les précipitations chutent jusqu’à 59 mm de pluie. Décembre est le mois le plus sec alors que le mois le plus froid est août. L'humidité reste élevée toute l'année.

 Les sols

Une récente étude rapporte que les sols de la région de Kribi subissent l'impact des différentes causes possibles que nous avons citées. La nature sédimentaire des sols observée est favorable à l’érosion. Il faut donc prévenir ce phénomène et protéger le paysage très sensible des plages.

Le ministère en charge de la protection de la nature, de l’environnement et du développement durable (MINEPDED) est donc fortement interpellé pour protéger cet environnement sensible qui se dégrade à vue d’œil, semaine après semaine, et chaque année davantage.

 Que fait le Minepded ?

 Il convient donc tout d’abord d’apprécier les facteurs de variabilité morphologique des plages et d’évaluer le bilan sédimentaire, de faire des analyses granulométriques afin d'avoir une idée sur les conditions réelles qui favorisent la dégradation du milieu. Les plages dégarnies sont ainsi  exposées à l’assaut des hautes vagues et au ressac des marées. Le pouvoir destructeur de ces éléments naturels est aujourd’hui visible et irréfutable. Les principales plages de Kribi connaissent aujourd’hui un niveau d’érosion calculé à 60% par les experts. C’est d’une action urgente qu’il s’agit.

 Menaces sur l’activité touristique

Ce changement visuel de l’environnement des plages tant prisées par les touristes nationaux et internationaux a déjà des conséquences sur l'activité touristique. De nombreux hôtels tombent en ruine et sont abandonnés, de même que certaines résidences d’été. Ce qui empêche la mise en œuvre de tout plan d’investissement et de développement de nouvelles infrastructures touristiques

Toutefois, des solutions existent à l’instar de la création des comités locaux de gestion des paysages que le MINEPDED vient de mettre en place pour surveiller et protéger les paysages sensibles des monts Bamboutos et des monts dont la crête longe les localités de Bana, Bangangté et Bangou dans la région de l’Ouest du Cameroun. Ces comités de gestion du pâturage (CGP) sont autonomes et ses membres sont élus pour une durée de deux ans non renouvelables. Ce mode de gestion peut être dupliqué à Kribi..

#ruben etienne / journaliste agricnews

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