Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
économie rurale
24 octobre 2016

Historique: 45 millions de m3 de gaz dans un lac

Le 21 Août 1986, en pleine nuit, le lac Nyos explose. Les populations de Wum dans le Nord-ouest du Cameroun vont vivre une tragédie.Le lac Nyos, selon les experts contenait près de 45 millions m3 de gaz emprisonnés dans les flots(c) archives CRTV

 Il y a 30 ans exactement, tard dans la nuit, il y a eu une explosion, sourde puis plus rien. Le lac Nyos dans la région du Nord-ouest du Cameroun, pourtant réputé très poissonneux et dont les terres fertiles alentours avaient attirées de nombreux agriculteurs venaient d’exploser. L’espace de quelques heures, les populations assoupies vont vivre  une réelle tragédie, et le Cameroun, la plus grande catastrophe naturelle de son histoire. On a compté plus de 1700 personnes emportées dans leur sommeil.

 Trois décennies après cette tragédie, les scientifiques pensent avoir compris. Mais pour la population de cette vallée, les souvenirs restent bien vivaces dans tous les esprits. Tout s’est passé très vite, en l’espace d’une nuit, le pays a enregistré la pire catastrophe naturelle de son histoire. Cette catastrophe aussi soudaine qu’inattendue a surpris le monde des scientifiques par la toxicité instantanée des gaz émis et l’ampleur des pertes en vie humaine. Selon les scientifiques qui ont reconstitué le phénomène, il y a eu tout d’abord une forte explosion. Puis une colonne d’eau qui jaillit du cœur du lac et qui s’élève à 100 m de hauteur. Un gaz qui s’échappe. Il est plus dense que l’air et de plus, il est toxique. Son odeur est nauséabonde. Une odeur caractéristique du méthane. Il se répand dans la vallée semant mort et désolation dans un rayon de 30 km. Sur son passage, il tue toute forme de vie: les hommes et les animaux et même le poisson des eaux du lac. Tous trépassent sans distinction.

 Le matin, le constat est poignant. 1750 personnes y ont laissé la vie en quelques secondes. Les scientifiques affirment que près de 100 millions de m3 de gaz ont été libérés en quelques heures. Après la catastrophe, les rares survivants pourtant très éloignés du cratère portent encore des séquelles. Certains présentent des problèmes de la vue, des difficultés respiratoires et d’autres des anomalies de la peau. Tous ont fui la région maudite. Le coin est désormais désert. Les terres autrefois convoitées pour leur fertilité sont aujourd’hui abandonnées. On note des retours timides malgré l’interdiction encore en vigueur de s’installer dans ce périmètre.

  Selon les scientifiques, à l’aube du 21 août 1986, le lac Nyos recelait encore 45 milliards m3 de gaz. D’où la crainte d’une nouvelle émanation du gaz meurtrier. Très vite, le Cameroun va réagir et donner les moyens aux hommes de sciences de passer à l’action.

 Ruben Etienne / Grand Reporter

Journaliste – Agric-infos

 

Publicité
Publicité
Commentaires
économie rurale
Publicité
Archives
Pages
économie rurale
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité