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économie rurale
28 janvier 2018

Développement rural : des Analyses et des propositions percutantes

remise des chèques acefa dans l'Ouest(c)rubenetienne-7574

Des propositions percutantes pour relancer la croissance agricole au Cameroun

 M. Moutcheu Mathurin, est acteur du développement rural depuis plus de vingt. Consultant en agro-développement, il porte un regard critique sur le financement des groupes de producteurs au détriment de l’approche projet individuel

Texte mis en forme par Ruben Etienne et Florence Esther

Ruben Étienne : « Vous êtes un observateurs très averti du développement rural. Vous avez connu ACEFA 1 et aujourd’hui ACEFA 2 qui s’achève,  quelle est votre appréciation sur l’impact des financements qui ainsi octroyés, année après année, aux organisations de producteurs agropastoraux ?

 M. Moutcheu Mathurin, Consultant : « sur le terrain, les financements en faveur des groupes de producteurs ont beaucoup accrus, si l’on prend seulement le cas du programme ACEFA. Après ACEFA 1, il y a eu ACEFA 2 et on nous annonce ACEFA 3. Toutefois, le regard de l’observateur que je suis me pousse à regarder l’aspect holistique de ces financements. Car actuellement, l’accent a été surtout mis sur le volet équipement. On a complètement ignoré l’aspect fonctionnement qui à mon avis nécessite un bon coup de pouce du gouvernement à travers la plupart des projets qu’il a initié. Pour le moment, c’est le programme ACEFA que l’on voit le plus sur le terrain car il a permis à plusieurs producteurs à travers leurs groupes d’améliorer leur production agricole. 

 

Ruben Etienne : comment expliquez que la plupart des groupes qui bénéficient de ces appuis se dispersent après avoir justement obtenu ces financements ?

 M. Moutcheu Mathurin, Consultant : « c’est que la construction d’un groupe d’intérêt commun est un processus. Il se trouve que la gestion financière de ces groupes laisse à désirer. Les leaders ont encore besoin de formation et ce qui divise, c’est que ces appuis arrivent au moment où ces groupes ne sont pas assez mûrs dans le management et une gouvernance transparente au profit de tous les membres. Voilà tout le problème. Il faudrait aujourd’hui réfléchir dans le sens d’assouplir les conditions de gestion, mais aussi de les accompagner dans la bonne gouvernance.  Ainsi les subventions ne seront plus perçues comme une manne qu’il faut se partager.

 

 Ruben Etienne : Dans ce contexte, le gouvernement doit-il préférer l’approche projet individuel au lieu de l’approche projet communautaire explorée sans beaucoup de succès ?

 M. Moutcheu Mathurin, Consultant : « en réalité, au regard des sommes investies par l’Etat et le faible niveau des retours obtenus, je pense qu’il faut se tourner vers l’approche projet individuel dans toute sa dimension. Le porteur du projet peut être un individu qui dans la mise en œuvre de son projet peut amener beaucoup d’autres personnes à y adhérer et créer ainsi de nombreux emplois. La vision de l’Etat, c’est l’effet tâche d’huile. C’esy susciter des élites, des pionniers qui vont servir d’exemples et induire un effet d’entrainement pour créer encore plus d’emplois et de richesse. Du coup, ils vont contribuer à faire reculer la pauvreté dans la région.  

 

Ruben Etienne : l’année 2017 s’achève, avez-vous un vœu à formuler pour l’économie agricole et rurale du Cameroun?

 M. Moutcheu Mathurin, Consultant : « Mon vœu, c’est que le gouvernement réfléchisse et implémente des politiques ou des stratégies qui vont bénéficier à la majorité des producteurs agropastoraux. Il se trouve que depuis une dizaine d’années, la notion d’appuis destinés spécifiquement aux groupes, réduit considérablement la base des bénéficiaires que le ministère de l’agriculture (MINADER) et le gouvernement voudrait atteindre. Je pense qu’il faudrait dorénavant orienter les stratégies vers les cations de masse. Le gouvernement peut les orienter vers la subvention des actions de base pouvant permettre à la majorité des producteurs de bénéficier des appuis directs du gouvernement. Il faut donc saluer la création de pools d’engins agricoles par le MINADER dans de nombreuses régions mais malheureusement ces engins pour la plupart ne fonctionnent pas ou sont hors état d’usage.

 

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M. Moutcheu Mathurin, est acteur du développement rural depuis plus de vingt.

Consultant en agro-développement,

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