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économie rurale
20 août 2018

Etat des lieux de la filière avicole au Cameroun après la grippe aviaire

La Grippe Aviaire, un désastre économique et un manque à gagner sans précédent

les consequences de la grippe aviaire au Camerouns sont multiples (c) rubenetienne - 1

Nous sommes au mois de Mai 2016. Une épidémie de grippe aviaire est déclarée au niveau du complexe avicole de Mvogt Betsi à Yaoundé. Ce complexe comporte une ferme parentale et un couvoir. Il livre des poussins d'un jour aux fermiers de la région du Centre, du Sud et même de l'Ouest. C'est donc dans cette ferme, principale pourvoyeuses des fermes d’élevage en poussins d’un jour que l'épizootie prend corps avant de se propager. Les experts l'ont suivie à la trace.

 On sait aujourd'hui que le virus est parti de la ferme pour le marché du Mfoundi, principal marché de volaille de Yaoundé et même de la sous-région. Puis, on le retrouve dans la région de l'Ouest, à Bayangam principalement. Ensuite il explose et se dissémine dans presque tous les marchés du bassin du Centre, du Sud, et de l’Ouest. L'impact de cette maladie est d'abord économique car l'activité avicole est un business qui véhicule beaucoup d'argent.

A la fin de l’épizootie, on fait les comptes. Les fermiers ont donc perdu leurs investissements. Pour certains, la grippe aviaire a emporté tout leur capital; Des mesures restrictives sur la circulation des produits de volaille ont été prises, dictées par la tutelle, Dr Taïga, Ministre de l'élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA) avait pris les choses en main. Dans un premier temps, elles étaient limitées dans les zones concernées puis pour endiguer la propagation du virus dans les autres régions du pays, on les a étendues. On a abattu des poulets dans les fermes, on a saisi les poulets conditionnés, stockés ou mis sur le marché....la perte financière a touché tous les fermiers car il faut savoir que les producteurs ont continué à nourrir leurs animaux pendant des mois sans pouvoir les vendre. Ceux qui avaient des pondeuses produisaient des œufs sans pouvoir les commercialiser. Les œufs pourrissaient ou étaient tout simplement détruits. Ce désastre économique a atteint tous les producteurs. Tous ont perdu beaucoup d’argent dans cette crise. C’est amusant de dire que ceux qui n'ont pas directement connu la grippe aviaire dans leur région ont perdu plus d'argent que les fermiers concernés par cette épizootie, mais la vérité dans certains cas.

L'impact économique a été lourd sur les plans individuels et sur l’ensemble de l’économie avicole. Ses conséquences sont encore perceptibles aujourd'hui. La filière qui employait près de 320 000 personnes salariées avant la crise, n'a récupéré que la moitié de ce personnel à la fin de la pandémie. Ce sont autant d'emplois perdus. Dans la composante «poules pondeuses», on est passé de 8 millions de sujets à 3 millions. La production des œufs de table a chuté de 5 millions à 2 millions d’œufs environ par jour. Dans la composante « poulets de chair», les perspectives de production de 520 millions de poulets ont été revues à la baisse à 26 millions en fin 2017.

A la fin de la crise, l'interprofession avicole du Cameroun (IPAVIC) a évalué les pertes globales subies par ses membres autour de 20 milliards FCFA. Au plan international, le Cameroun qui était jusqu'ici en tête de l'économie avicole dans la sous région Afrique centrale a largement régressé. Face aux pertes subies par ses membres, IPAVIC a monté un dossier pour réclamer des meures d’accompagnement pour les membres sinistrés, il a été transmis à sa tutelle. Le document est aujourd’hui encore entre les mains du comité de compétitivité.

Par Emilie Mahop / reporter agricnews

 

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