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économie rurale
3 avril 2022

Cameroun: Stratégie de relance des filières stratégiques

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Le ministre en charge de l'agriculture et du développement rural (MINADER), Gabriel Mbairobe

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Il faut ressusciter les contrats de performance

Devant la faillite des multiples projets d’appui au développement de la filière café et cacao qui représentent à eux seuls 30% des exportations non stratégiques, il faut ressusciter les contrats de performance exigés par le Fonds Monétaire International (FMI), il y a quelques années.

 Selon l’institut national des statistiques, les données de 2009 montrent que les filières cacao et café font vivre près de deux millions de producteurs. Il faudrait convertir pour trouver le nombre de personnes qui vivent directement et indirectement de ces produits. La libéralisation exigée, par les bailleurs de fonds internationaux dont la Banque Mondiale (BM) et le Fonds Monétaire international (FMI), et présentée comme la panacée pour booster l’économie du pays, s’est avérée un floc increvable et inoubliable. De 1990 à 2000, la production nationale de café a vécu une baisse drastique et inexorable. Le café du Cameroun  était tellement inexistant sur le marché que le label « origine Cameroun » n’était plus une référence de qualité. Dans les champs, les planteurs de café sont devenus des producteurs de banane. Les usines de transformation ont fermé les unes après les autres.

Une réaction forte du gouvernement viendra en 2010 avec la mise en œuvre de 4 projets d’appui à à la filière café dont les spécificités cernaient chaque segment de la filière. Le Projet PPDMVCC produisait les semences, le Projet PAUEF2C distribuait les fertilisants, le Projet PALAF2C livrait les pesticides et assurait l’entretien du verger, le Projet PAG2C sensibilisait et formait les planteurs au respect des normes qualités. Tout semblait bien pensé avec des activités complémentaires. Les résultats escomptés visaient l’atteinte de 160 000 tonnes de café à commercialiser pour la campagne 2020. Mais au regard des chiffres obtenus, on a constaté que les centaines de milliards FCFA investis n’ont pas arrêté la descente aux enfers de la production nationale : 45000 tonnes en 2014, 35200 tonnes en 2018… A l’issue de ces observations, tous ces projets ont été purement et simplement dissouts. Les mauvais gestionnaires ont été laissés en liberté au bénéfice du doute qui dédouane. La non-atteinte des objectifs est passée en perte et profit.  

C’est dans ce contexte que le ministère de l’agriculture et du développement rural repart sur les mêmes données que celles de 2010 et parfois avec les mêmes agents. Pourtant, on se souvient qu’il y a seulement quelques années, tous les coordonnateurs de projet d’appui au développement signaient avec l’Etat un contrat de performance dont les objectifs étaient chiffrés et exigés faute d’être poursuivi. C’était un engagement d’atteinte-aux-résultats. Mais depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous le pont.

ruben etienne / Journaliste

 

 

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